« Le 23 juillet 1944, Madeleine Riffaud, membre des FTP (Francs-tireurs et partisans), entre dans la légende de la Résistance en abattant de plusieurs balles de revolver un sous-officier allemand en plein jour, sur le pont de Solférino. Elle répond à un appel lancé par le colonel Rol-Tanguy, chef régional (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise) des Forces françaises de l’Intérieur (FFI), visant à réagir à l’intensification de la répression des Allemands contre la Résistance mais aussi à hâter une insurrection parisienne. « À chaque Parisien son Boche ! », lance le responsable parisien. Le geste de Madeleine Riffaud est aussi motivé par la nouvelle du massacre d’Oradour-sur-Glane, commis le 10 juin 1944 : la jeune femme avait l’habitude de passer ses vacances dans cette commune située en Haute-Vienne, la région d’origine de ses parents. L’assassinat de civils innocents la plonge dans un profond désespoir.
Quelques minutes après l’exécution du militaire allemand, Madeleine est arrêtée par Pierre Anquetin, membre de la Milice de Versailles, puis livrée aux Brigades spéciales de la préfecture de police. Elle est frappée, torturée, brisée. Pour ne pas risquer de dénoncer ses camarades de la Résistance, elle invente un faux mobile à son geste meurtrier : elle a voulu venger son fiancé, abattu par les Allemands.
Mais son mensonge ne convainc pas ses geôliers, qui la remettent à la Gestapo, rue des Saussaies, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Entre autres tortures, elle subit le supplice de la baignoire. Destinée à être déportée, déjà embarquée dans un train à la gare de Pantin, elle est sauvée in extremis par une intervention de la Croix- Rouge et ramenée à la prison de Fresnes.
À la mi-août, alors que les Alliés contournent Paris, le consul général de Suède, Raoul Nordling, passe un accord avec les autorités d’Occupation pour libérer la quasi-totalité des détenus des prisons parisiennes. Madeleine Riffaud est libérée dans le cadre de cet accord. Libre, elle est recontactée par ses camarades des FTP et affectée comme « aspirante » à la compagnie Saint-Just. Le 23 août 1944, jour de ses 20 ans, Madeleine et sa compagnie bloquent, dans le tunnel des Buttes-Chaumont, un train blindé transportant des Allemands. Elle participe ensuite à l’attaque de la caserne de la place de la République le 25 août. Son action lui vaut une citation à l’ordre de l’armée : « Toujours à la tête de ses hommes, a donné pendant toute la lutte l’exemple d’un courage physique et d’une résistance morale remarquables ».

Source : https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000006159/madeleine-20-ans-resistante-2-liberer-paris.html

Le massacre d’Oradour-sur-Glane (10 juin 1944)

Épisode 1 – Le choix de la lutte

Épisode 2 – Libérer Paris